Taxis cannois : Mattéoda revient aux affaires

Pourquoi Olivier Rallo a-t-il quitté la présidence des taxis cannois ? Voilà une question qui, à ce jour, n’a pas vraiment trouvé de réponse. Démissionnaire pour « raisons personnelles » (sic), l’intéressé a, du jour au lendemain, abandonné son siège que le bureau a aussitôt décidé d’attribuer à Eric Mattéoda. Et ce président-là, pour l’instant à titre intérimaire, la corporation le connaît bien.

Mattéoda, en effet, est l’un des militants très actifs de la cause des taxis. Il est le responsable régional de l’UNT, le premier syndicat national en termes d’adhérents dont il gère tout à la fois la communication et le marketing. Il a également occupé localement la présidence – qu’il retrouve donc aujourd’hui, – entre 2014 et 2017.

« Les taxis doivent être gérés comme une entreprise »

Pas un novice donc, mais plutôt quelqu’un qui a envie de faire bouger les choses. Et puis, signe particulier sur lequel lui-même place l’accent, « c’est la première fois que les taxis cannois se retrouvent avec un président qui n’est plus un “roulant”. » Et lui voit plutôt cela comme un avantage : « La fonction, si on veut l’exercer convenablement, est chronophage. Il est donc plus facile de l’assumer dans ma situation, et d’avoir une vision détachée du terrain. En revanche, il est nécessaire d’être en lien avec une équipe performante pour la gestion de tout ce qui se passe dans la ville. » Cela étant dit, alors qu’il vient tout juste de succéder à celui qui lui avait… succédé voici un an et demi, Mattéoda prend déjà les choses à cœur. D’abord, et c’est important, il souhaite rendre un hommage sincère à Olivier Rallo « qui a été un très bon président pendant toute la période de son mandat. Je comprends sa décision parce que je connais la difficulté de la tâche. » Que tient-il à mettre en œuvre ? « Les taxis, dit-il, doivent être gérés comme une entreprise. La complexité, c’est que c’est une entreprise avec 150 patrons. Mais cela nous permettra de lutter contre une concurrence qui est souvent dans l’inégalité. Mon intention, c’est aussi d’accentuer la synergie entre les taxis et les différents socioprofessionnels de la ville – restaurateurs, plagistes, boîtes de nuit, etc. – dans le but d’instaurer une sorte de pacte gagnant-gagnant, parce qu’eux aussi ont des problèmes de concurrence similaires aux nôtres. »

Loi mobilité : vigilance de mise

Quid de la loi sur la mobilité, dont plusieurs articles rappelons-le, sont source d’inquiétude pour la profession ? « D’abord, je tiens à remercier les élus locaux qui nous soutiennent comme David Lisnard ou Philippe Tabarot. Pour l’instant, on est toujours dans l’attente de la validation par l’Assemblée nationale. Ce qui est sûr, c’est que nous allons nous montrer vigilants. »

Mais pas d’action forte à attendre a priori, dans les prochaines semaines. « De toute façon, commente Eric Mattéoda, on ne va pas bloquer la ville de Cannes alors que son maire nous a aidés. Si on avait l’intention de faire quelque chose, ce sont les institutions comme la préfecture qui seraient visées. »

L’homme, on le sait, est passionné de football. Ce qui lui inspire cette réflexion : « Notre profession joue en défense. Parfois, on parvient à bloquer les attaquants. Mais nous-mêmes, on n’attaque pas assez, au sens noble du terme, alors qu’on a tous les moyens pour le faire. Il faut que l’on soit source de propositions. Que l’on arrête de réagir, mais que l’on agisse. »

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Aya ASSAS
Author: Aya ASSAS

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