Pour faire face à la concurrence d’Uber et d’autres services de VTC, les taxis londoniens misent plus que jamais sur leur examen, baptisé « knowledge », le plus difficile du monde pour les aspirants chauffeurs de taxi. Pas question de GPS : il faut mémoriser 25 000 rues !
À Londres, faire partie des célèbres Black cabs se mérite. Et préparer le « knowledge », littéralement « savoir », l’examen qui permet d’intégrer l’élite, est loin d’être une sinécure. En effet, les candidats au fameux badge vert, qui permet de conduire un taxi officiel, doivent mémoriser les 25 000 rues situées dans un rayon de 6 miles (9,6 km) autour de la statue du roi Charles Ier à Charing Cross. La distance remonte aux origines du knowledge, dans la seconde moitié du XIXe siècle, et marque le moment où les chevaux chargés de bagages effectuaient traditionnellement leur première pause. Lors de l’examen, ils doivent réciter 320 circuits à travers la ville en citant chaque rue empruntée, ainsi que tous les points d’intérêt le long de l’itinéraire : centres commerciaux, cinémas, hôpitaux, gymnases, restaurants, galeries d’art, écoles…
Quête d’excellence
La sélection est rude : seuls 20% des « knowledge boys » réussissent l’examen, et l’apprentissage dure en moyenne entre deux et quatre ans. Certains d’entre eux affichent 80 000 miles au compter de leur scooter, soit deux fois le tour de la terre, à force de sillonner les rues de Londres en vue de l’examen ! Un travail de mémorisation titanesque. « Rien n’est comparable au knowledge, c’est historique et connu dans le monde entier, souligne un aspirant « cabbie ». Il n’y a rien de mieux que de s’asseoir à l’arrière d’un Black cab, d’indiquer sa destination au chauffeur et de savoir qu’il sait exactement comment s’y rendre le plus rapidement possible. » Une quête excellence qui n’est pas prête de se tarir, tant elle apparaît aujourd’hui comme un moyen de se démarquer de la concurrence. Même si l’organisme public responsable des transports de la capitale veut durcir la législation pour les VTC…
