Le 12 octobre 2018, la Préfecture de Guadeloupe a invité les représentants locaux de l’UNT et des autres syndicats de taxis et VTC à une réunion qui s’est tenue le 19 octobre 2018. Le sujet de ce rendez-vous a été la prise en charge des croisiéristes en escale au GPMG (grand port maritime de Guadeloupe), et notamment les aménagements à venir.
Une zone unique de prise en charge (ZUPC) pour les taxis
La Préfecture a constaté « qu’avec 320 000 passagers par an et, en moyenne, 3 800 passagers sur les escales les plus importantes, le nombre de chauffeurs de taxi titulaires d’une autorisation de stationnement […] est insuffisant pour répondre à la demande. » Pour pallier ce problème, des aménagements ont été prévus pour la saison 2018-2019 au GPMG.
En l’occurrence, la Préfecture compte créer une ZUPC où les taxis seront autorisés à stationner et à prendre en charge les clients. Toutefois, cette zone sera limitée à 10 emplacements. Les autorisations d’accès seront délivrées par l’État, un appel à candidature sera lancé par le GPMG. Initialement, le projet prévoyait de limiter à 80 le nombre d’autorisations délivrées aux chauffeurs de taxi mais, à la suite des discussions avec les représentants de la profession, cette mesure a été abandonnée.
En lieu et place de cette limitation stricte à 80 autorisations, la version définitive de l’arrêté du 19 octobre 2018 précise que la limitation est à comprendre ainsi : 80 véhicules maximum répartis entre la ZUPC et la zone tampon (d’attente) qui comprendra, elle, 70 places. Tous les taxis de l’ensemble des communes de Guadeloupe seront autorisés à entrer dans la ZUPC et à y charger des clients.
Une zone réservée aux VTC
Naturellement, le projet s’intéresse également aux VTC, auxquels deux zones sont réservées : une pour la prise en charge des clients et une pour le stationnement.
La zone de prise en charge est limitée à quatre emplacements, et les VTC ne peuvent y accéder qu’avec une réservation pour faire monter leurs clients. De plus, ils ne peuvent stationner plus de 15 minutes dans cette zone.
Au-delà, ou en attente qu’un emplacement se libère, les VTC et les véhicules de transport public collectif (VTPC) devront stationner dans les deux zones de 25 places chacune qui seront créées et leur seront réservées. Dans ces zones, ils ont l’interdiction de prendre en charge des clients.
« Nous sommes satisfaits de la mise en place de la ZUPC, que nous attendions depuis longtemps. Toutefois, il y a deux points que nous jugeons inégalitaires et que nous contestons, rapporte Jocelyn Bourgarel, président du collectif des taxis de Guadeloupe. Il y a d’abord le fait que les VTC et les Loti obtiennent un badge d’accès sur simple invitation du port les jours d’escale, et non sur réservation. C’est un contournement de la loi. Deuxièmement, ces véhicules stationneront dans une zone dédiée, qui est en fait un parking privé. Or, un parking ne peut être privatisé sur le domaine public. »
Jocelyn Bourgarel promet que le collectif va continuer à se mobiliser, sous une forme juridique.
Le préfet saisi par l’UNT
Rachid Boudjema, président de l’UNT, a envoyé au préfet de Guadeloupe un courrier lui signalant que « le fait d’autoriser les VTC à accéder au grand port maritime de Guadeloupe sans justifier d’une réservation préalable est totalement contraire à la réglementation en vigueur », et notamment à l’article L3 120-2 du Code des transports.
L’UNT demande que l’arrêté tienne compte de cet article de loi « s’il veut respecter la réglementation ».
Affaire à suivre…