L’examen VTC fait couler beaucoup d’encre. En cause : des questions jugées trop difficiles et un taux de réussite « en chute libre ». L’APCMA s’inscrit en faux, tout comme l’UNT qui rappelle que cet examen apporte la preuve du professionnalisme des taxis et des compétences nécessaires pour exercer ce métier.
À compter du 1er janvier 2018, la loi Granguillaume interdit aux chauffeurs Loti d’exercer une activité de VTC. Ceux qui le souhaitent ont jusqu’au 31 décembre 2017 pour réussir l’examen VTC ou obtenir l’équivalence de chauffeur VTC. Problème : les questions posées lors de l’examen théorique d’obtention de la licence seraient « trop difficiles ».
« Si on voulait construire une barrière pour empêcher la profession des VTC de se développer, on ne s’y prendrait pas autrement », s’insurge dans Le Parisien Yves Weisselberger, fondateur de la plateforme de réservation Snapcar et président de la Fédération française du transport de personnes sur réservation.
39 % de réussite
D’après le ministère des Transports, sur les 7 400 inscrits depuis mai, 2 600 ont été admissibles à l’examen pratique. Soit un taux d’admissibilité de 35 %. « Sauf que ce taux moyen est en chute libre ces derniers mois, avec 14 % de réussite en octobre en région parisienne », écrit Le Parisien.
Dans un communiqué (à retrouver en intégralité ICI), l’Assemblée permanente des chambres de métiers et de l’artisanat (APCMA), opérateur pour l’État dans l’organisation de l’examen, dément fermement ces chiffres.
« Les résultats existants font apparaître des taux de réussite bien différents de ceux abondamment relayés par voie de presse. À titre d’exemple, le taux de réussite à l’examen théorique pour la profession de VTC est en Île-de-France de 39 % sur les sept premiers mois, avec une variation importante selon la session pouvant aller de 17 % à 73 %. »
Garantir un service de qualité
L’APCMA rappelle que l’examen, dont cinq des sept modules sont communs avec celui des taxis, « est basé sur un référentiel de compétences, établi entre l’État et les organisations professionnelles ».
« L’objectif fixé par les représentants des professions de taxis et de VTC était de créer un dispositif d’accès à la profession harmonisé pour un service de qualité pour les utilisateurs. »
L’APCMA conclut en soulignant que « comme tout examen, le niveau de difficulté varie fortement d’une question à l’autre ».
« Il est donc réducteur de choisir de mettre en avant la difficulté de certaines questions sans faire état du niveau des épreuves dans leur globalité. »
L’UNT monte au créneau
Le 1er décembre, l’UNT a envoyé un courrier au journal L’Opinion (à lire dans son intégralité ICI) pour demander la publication d’un droit de réponse à l’article « VTC, moteur à explosion sociale », qui évoquait un « examen digne de l’ENA ». « Si le ministère des Transports assure que le taux de réussite oscille entre 35 % et 40 % à l’examen des VTC, celui des taxis atteint quasiment 100 %, écrit Rachid Boudjema, Président de l’UNT. Le taux d’échec à l’examen des VTC prouve que le niveau d’exigence des prérequis entre un candidat à l’examen taxi et un candidat à l’examen VTC n’est indéniablement pas le même […]. Il est peut-être temps de tenir compte du professionnalisme des chauffeurs de taxi […]. Les chauffeurs VTC prétendent exercer le même métier que les chauffeurs de taxi et visent constamment à obtenir les mêmes droits, pourquoi devraient-ils bénéficier d’un niveau d’examen inférieur, voire inapproprié ? »