Luc Amiel se souviendra longtemps du vendredi 7 octobre. Ce jour-là, l’Ariégeois a troqué sa casquette de chauffeur de taxi contre… une charlotte de sage-femme !
Vendredi 7 octobre, 4 h 10 : Luc Amiel, chauffeur de taxi à Pamiers et à La Tour-du-Crieu, est appelé pour transporter une future maman à la maternité du Centre hospitalier du val d’Ariège (CHIVA). Mais les choses ne vont pas se dérouler comme prévu…
« En arrivant, j’ai trouvé qu’elle était angoissée. Elle poussait de brefs cris et faisait la respiration du petit chien. »
Dès lors, Luc Amiel sait qu’il doit faire vite. Il allonge soigneusement la femme enceinte, laquelle est accompagnée d’une parente, à l’arrière du véhicule et part en quatrième vitesse vers l’hôpital, situé à une dizaine de kilomètres.
Mais, sentant que l’instant fatidique approche, le chauffeur décide finalement de se garer sur le bas-côté.
« J’ai vu le crâne du bébé »
« Je suis allé voir où en était la future maman. Il y avait du sang. Le col était grand ouvert, et je voyais le haut du crâne du bébé ! »
Luc Amiel installe alors une serviette sous sa passagère et contacte le service maternité du CHIVA pour l’informer de son arrivée. Le chauffeur avale les kilomètres et arrive enfin à l’entrée du bâtiment.
« J’ai demandé à la future maman si elle se sentait de se lever. Elle a essayé, et c’est là que le petit a présenté la tête jusqu’aux oreilles. Je l’ai immédiatement rallongée et incitée à pousser. »
C’est à ce moment que le chauffeur est rejoint par deux sages-femmes, à qui il cède – un peu à regret – la place.
« Je m’imaginais déjà incliner le bébé vers le bas pour dégager son épaule… »
Luc Amiel est malgré tout mis à contribution : il augmente le chauffage dans le véhicule pour que le nouveau-né n’ait pas froid, nettoie la maman, l’installe sur un chariot…
Amiel comme deuxième prénom
« Après avoir lavé la voiture, je suis allé voir la famille dans la chambre. Tout le monde m’a remercié, embrassé… Et montré que le petit portait mon nom, Amiel, comme deuxième prénom. »
Gerson, le bout de chou, se porte bien : il mesure 50 cm et pèse 3,470 kg. Le grand gaillard qui a aidé à sa naissance a aussi bon pied, bon œil.
« Je suis habitué à prendre des initiatives, à gérer les choses, depuis que je suis gamin. J’ai été professionnel, serein. Et puis, j’avais déjà assisté à la naissance de ma fille, de mon fils. Dans mon métier, il faut être réactif. Comme on fait 80 % de médical, on véhicule des personnes asthmatiques, d’autres qui se plaignent de maux de dos… Il faut être prêt à tout. »