Lourdeur des cotisations, des réglementations, des assurances et des licences… et une clientèle qui s’envole. À l’heure de la concurrence déloyale, les dépôts de bilan se multiplient, et le constat – de crise – est amer. Pour les soixante-dix taxis de l’UNT réunis dans le Loir-et-Cher, la mine est grise comme un matin d’hiver. « Faut-il négocier ou manifester ? », questionne, concerné, le représentant de l’UNT 41 Pierre Bouffart.
À l’issue d’une semaine de mouvement national, Alain Griset a tenu à faire le déplacement pour tenir ses confrères informés de l’avancée des concertations gouvernementales. Des négociations plus que nécessaires, estime le président, quand bien même elles seraient longues et complexes. Tant l’image du taxi est, elle aussi, en jeu. « Nous ne pourrons pas continuer à bloquer la France tous les six mois. »
Mais les souffrances des taxis, des villes comme des champs, recouvrent des réalités variées. Les concurrences sont nombreuses, les désarrois profonds. Le Loir-et-Cher en fait l’expérience au quotidien, notamment dans le transport de malades assis, activité dominante pour le département.
Très sérieusement soutenue et appuyée par l’UNT, la question du TAP ne devrait pas être la grande oubliée des discussions gouvernementales. Au contraire, « elle sera au cœur des négociations nationales qui vont s’engager », a ré-assuré le président Griset.
Également invité à la table du débat, le député PS du Loir-et-Cher Denys Robillard a réaffirmé, face aux peurs générées par l’uberisation rapide de la société, la volonté de l’État de « sauvegarder les entreprises existantes. » Rappelant, à bon droit, que laisser se mettre en place un régime se faisant délibérément fi de toutes règles et charges sociales serait, pour le système français, le meilleur moyen de se tirer une balle dans le pied.
