Premières interpellations de chauffeurs UberPOP

 » La machine répressive à l’encontre d’UberPop est lancée « , rapportait Le Monde le 12 février. Selon le quotidien, le procureur de la République a déjà reçu de la Préfecture de police de Paris plus d’une trentaine de dossiers de ces particuliers qui s’improvisent chauffeurs de taxis depuis début 2015.

 » Le service de transport dans des voitures particulières proposé par Uber à Paris, Lyon, Toulouse ou Bordeaux continue de se développer à grande vitesse. Et de recruter de nouveaux chauffeurs, qui, trois heures par semaine ou dix heures par jour, arrondissent leurs fins de mois ou ont trouvé leur nouveau gagne-pain. Ces particuliers ne sont pas salariés d’Uber, qui se charge de prélever auprès des clients le prix des courses et d’en reverser 75 % aux chauffeurs. Mais ils risquent gros « .

 » Le commissaire de police Pierre-Etienne Hourlier, chef de la division de la prévention et de la répression de la délinquance routière de la Préfecture de police, reconnaît que la population des chauffeurs d’UberPop est « particulièrement visée depuis plusieurs semaines « .

 » Au cours du seul week-end des 7 et 8 février, six interpellations ont eu lieu « .

Questions de constitutionnalité

La société fondée il y a six ans à San Francisco reste sereine. Elle répète à ses chauffeurs que la justice française ne considère en rien qu’UberPop serait illégal. La société se réfère à la seule décision intervenue à ce jour, celle du tribunal de commerce de Paris. Saisis en référé, les juges ont rejeté par une ordonnance du 12 décembre la demande d’interdiction de ce service pour concurrence déloyale.

Pour autant, le tribunal de commerce n’a pas jugé qu’UberPop était légal. Il s’est borné à constater que cela relevait, pour une partie des faits reprochés, du juge pénal, et pour une autre qu’il serait préférable de s’assurer de la constitutionnalité de certains articles de la loi Thévenoud.

« Un délit pénal grave »

Si Uber affirme soutenir ses chauffeurs dans les procédures – autrement dit pourrait prendre en charge les éventuelles amendes –, la peur du gendarme risque d’en refroidir plus d’un. « C’est un délit pénal grave, et ils mettent leurs passagers en danger sans même avoir d’assurance professionnelle », s’offusque le commissaire Hourlier.

 » Les « partenaires UberPop » qui se font pincer par les Boers dans les rues de Paris, devant les gares et à Roissy, sont priés de laisser leur véhicule sur place et sont emmenés pour audition par les enquêteurs à l’antenne de la Préfecture de police de la rue Albert, dans le 13e arrondissement.

Le contraste est violent avec le joyeux emballement qu’a suscité l’application mobile, extrêmement simple d’usage tant pour les chauffeurs que pour les clients. Des retraités comme des sans-emploi de tous âges avaient flairé l’aubaine, sans forcément se soucier du traitement fiscal de cet argent.

Alors que le groupe américain avait tenté dans un premier temps de faire passer ce service pour du covoiturage (il a été condamné pour pratique commerciale trompeuse) la séquence pénale qui s’ouvre risque de compliquer sa nouvelle stratégie « .

Aya ASSAS
Author: Aya ASSAS

SourceLe Monde
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