Premier accrochage pour la Google Car

Une voiture « sans chauffeur » développée par le géant de l’Internet a été impliquée dans un accident de la route, a rapporté le quotidien Libération dans son édition du 1er mars. Une première. Cela devait bien arriver…

Une des 23 Lexus de Google, configurées en mode autonome et actuellement en phase de tests, est entrée en collision avec un autobus le 14 février sur une route de Mountain View, la ville abritant les sièges de l’entreprise. «Nous avons clairement une responsabilité dans l’accident parce que si notre voiture n’avait pas bougé, il n’y aurait pas eu de collision», a admis dans un communiqué le groupe californien, jusqu’ici si pressé de vendre sa technologie.

La voiture, qui roulait à 3 km/h au moment de la collision, semble avoir effectué un refus de priorité à l’autobus, qui se déplaçait, lui, à 25 km/h. Un accident, par chance, sans conséquence pour les occupants des véhicules.

Coup de frein

Google plaide pour une adaptation rapide de la législation à l’usage de la voiture autonome. Actuellement, les phases de test demeurent encadrées, mais qu’en sera-t-il à l’avenir ? À quoi ressemblera une voiture autonome ? Pourra-t-elle vraiment rouler sans chauffeur ? La Californie a en partie répondu à cette question dans un projet de règlement rendu public en décembre, entendant imposer à bord la présence d’une personne avec permis, capable de reprendre le contrôle de la voiture en cas de problème technique ou de situation d’urgence. En clair, dans un premier temps, la responsabilité de la conduite reste dévolue à un être humain présent à bord.

Par conséquent, les voitures autonomes devront être équipées… d’un volant et de pédales. Une précision qui va contre les ambitions de Google. Alors que tous les grands constructeurs automobiles imaginent un déploiement progressif de la voiture autonome sur les routes, à travers des systèmes de plus en plus sophistiqués d’aide à la conduite, Google milite pour une rupture franche, pointant justement une diminution des risques d’accident, dont neuf sur dix seraient dus à une erreur humaine. « Si un ordinateur remplace l’homme, ces accidents disparaîtront automatiquement », plaident les partisans de la voiture autonome. Or, l’accrochage de février montre que ce calcul n’est pas si pertinent.

Pour Google, ce cas de figure se cantonnerait pourtant à « un exemple classique d’arbitrage de conduite pour anticiper les mouvements des uns et des autres ». Le groupe a précisé que le logiciel de conduite avait été modifié à la suite de l’accrochage : « A partir de maintenant, nos voitures comprendront plus profondément que les autobus sont moins susceptibles de laisser passer les voitures autonomes. »

Une réaction, ironise Libération, qui donne une idée des obstacles que doit encore surmonter l’intelligence artificielle.

« N’importe quel conducteur sait qu’il vaut mieux se ranger quand passe un gros-cul ! »
Comment cela se traduit-il en langage informatique ?

La scène a été saisie par les caméras du bus impliqué dans l’accident.

Aya ASSAS
Author: Aya ASSAS

SourceLibération
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