Le Congrès 2017 de l’UNT s’est tenu du 27 au 29 janvier dernier dans la capitale, en marge du Salon des Taxis. Point d’orgue de ce rassemblement annuel, l’assemblée générale de notre syndicat était convoquée le vendredi 27 janvier après-midi à bord du bateau Le Renoir, quai de Grenelle. Compte rendu d’une édition charnière, marquée par le départ d’Alain Griset et l’arrivée de Rachid Boudjema à la présidence de notre organisation.
Une année de combats sur tous les fronts
Si elle fixe le cap pour l’année à venir, une assemblée générale donne toujours l’occasion de regarder dans le rétroviseur pour se remémorer l’année écoulée (lire notre récap’ ici). C’est ce qu’a fait Alain Griset en ouverture de l’AG de l’UNT, le vendredi 27 janvier après-midi, en rappelant les temps forts d’une année 2016 particulièrement riche, sur tous les fronts.
Justice : de belles victoires
Insistant sur le fait que l’UNT était le principal – si ce n’est le seul – syndicat à mouiller le maillot pour contrer les pratiques anti-concurrentielles des plateformes telles que Heetch et Uber, Alain Griset s’est félicité des belles satisfactions qui avaient ponctué l’année 2016. « Toutes les procédures engagées ont été gagnées à ce jour », a-t-il souligné, « même si des procédures sont encore en cours ». La présentation des comptes de l’UNT par son trésorier Gérard Gomez a d’ailleurs permis de rappeler que l’UNT avait consacré plus de 200 000 euros aux frais de justice rien que l’an dernier ! Le jeu en vaut néanmoins largement la chandelle, car bien que ces plateformes mobilisent une armada de conseils, les avocats de l’UNT sont parvenus à plusieurs reprises à faire en sorte que la justice donne droit à nos demandes, parfaitement légitimes. Dans le combat du pot de fer contre le pot de terre, ce n’est pas toujours le plus « costaud » qui l’emporte. 2016 en a apporté la plus belle des preuves !
La profession d’une seule voix
Autre belle satisfaction à mettre au crédit de l’UNT, qui bataille inlassablement pour faire valoir les intérêts des artisans taxis sur tout le territoire : dans un paysage syndical particulièrement morcelé au sein de la profession, les cinq fédérations sont parvenues à adopter une position commune sur tous les sujets majeurs de 2016. Cette attitude constructive a indéniablement donné plus de poids à nos revendications, jugées plus crédibles par nos divers interlocuteurs.
Cette démarche doit être poursuivie et amplifiée à l’avenir. Elle a notamment permis de convaincre Nicolas Revel, directeur de la CNAMTS, d’organiser des groupes techniques pour travailler sur le TAP avec des représentants des caisses locales et des syndicats de taxi locaux. Dans un contexte où la concurrence cherche à s’emparer de cette prérogative des taxis – et même si Alain Griset s’est dit confiant sur la volonté de la CNAMTS de ne pas remettre en cause ce domaine réservé – il convient de continuer à mettre toutes les chances de notre côté pour préserver nos parts de marché et nos entreprises. L’union syndicale fait bien entendu partie des leviers de conviction à actionner.
Des nouveautés en cascade, dont les fruits pourront se mesurer dans le temps
Cette capacité à parler d’une même voix sur les grands dossiers qui conditionnent l’avenir de notre profession a été déterminante tout au long de l’année écoulée. Notamment dans le cadre de l’élaboration rapide de la loi dite « Grandguillaume ». « Nous n’avons jamais été autant soutenus », a martelé Alain Griset, invitant les collègues à reconnaître l’engagement du député pour la cause des taxis et à se montrer patients sur les retombées, à venir, de l’application de ce texte.
Qu’il s’agisse de cette loi publiée au JO le 30 décembre, du nouvel examen Taxi-T3P, qui se met en place, ou du décret « Gouvernance » et des nouvelles règles en matière de représentativité : toutes ces nouveautés sont en effet très récentes. Il faut attendre d’avoir le recul nécessaire, courant 2017, pour juger des apports de ces évolutions législatives et réglementaires.
S’agissant de la représentativité, Alain Griset a insisté sur le fait qu’ « un énorme travail a été fait à l’UNT dans ce domaine en 2016 », précisant qu’à sa connaissance, « seule une autre fédération – la FNAT – a déposé un dossier sur ce sujet » et que « l’UNT est celle qui peut justifier à ce jour du plus grand nombre d’adhérents ».
Des questions en rafale
L’actualité ayant été particulièrement touffue en 2016, les questions ont fusé à l’occasion de l’assemblée générale. Il serait trop long d’en faire ici un compte rendu exhaustif. Morceaux choisis.
• Sur le nouvel examen Taxi-T3P :
- il a été rappelé que les choses se mettaient en place, avec une première date d’examen fixée au 28 février 2017 et un site centralisant les inscriptions en cours de création (le calendrier annuel fixé par l’APCMA prévoit une session par mois, libre aux chambres régionales de choisir le nombre de sessions qui seront ouvertes localement – certaines ne proposeront une première session que fin mars) ;
- il a également été précisé que le coût de l’examen, jugé trop élevé par certains, n’était que le strict nécessaire pour couvrir les frais d’organisation, de personnel, de matériel et de locaux des chambres de métiers, désormais responsables de l’organisation de cet examen ;
- le passage du niveau V au niveau IV a également été souligné, qui justifie de nouvelles exigences (notamment sur la pratique de l’anglais) et devrait permettre de revaloriser durablement la profession taxi.
• Sur le ministère de tutelle :
- il s’agit désormais du ministère des Transports, et non plus du ministère de l’Intérieur, comme auparavant.
- Alain Griset a nuancé ce qui pourrait être perçu comme un « déclassement », remarquant « qu’il est plutôt intéressant d’être sous la tutelle du même ministère que les VTC, car cela permet d’être associé aux discussions les concernant ».
• Sur les questions réglementaires relatives à la location-gérance, nous vous invitons à consulter notre dernier focus juridique sur le sujet.
Des partenaires impliqués
Nos partenaires MAAF et Garance (ex-MNRA) étaient présents lors de l’assemblée générale.
• L’occasion pour le représentant de la MAAF de rassurer l’assistance sur le fait que les taxis parisiens ne sont pas refusés d’office, contrairement à des expériences malheureuses rapportées par certains collègues. Un engagement a été demandé à notre partenaire pour lever toute ambiguïté sur ce point.
• Serge Crouin, président de Garance (ex-MNRA) et Élisabeth Marzat, responsable communication de la mutuelle, sont venus présenter leur toute nouvelle marque, qui s’accompagne d’une nouvelle stratégie digitale et de nouvelles offres.
Rapport financier
Présentés par le trésorier Gérard Gomez et validés par la commission de contrôle, les comptes de l’exercice 2016 ont été adoptés (à l’unanimité moins 1 abstention). À signaler que hors le produit exceptionnel de l’astreinte d’1,2 M€ versée par Uber à l’UNT, notre organisation serait déficitaire. Néanmoins, la prudence veut que cette somme ne soit pas considérée comme acquise tant que la procédure judiciaire n’est pas arrivée à son terme.
Renouvellement des instances de l’UNT
Présidence
Après trois années passées à la tête de l’UNT, Alain Griset, récemment nommé Président de l’U2P, n’a pas souhaité se représenter au poste de Président de notre organisation. Rachid Boudjema, Secrétaire Général du Syndicat des Taxis Marseillais et de Provence, lui succède pour un mandat de trois ans à la tête de l’UNT.
Collège Hors Métropole
Cinq membres ont été élus parmi six candidats :
- Pierre Bouffart (Loir-et-Cher, 41)
- Gérard Gomez (Pyrénées-Atlantiques – 64)
- Thierry Jimonet (Eure – 28)
- Jacky Renaud (Allier – 03)
- Isabelle Pereira (Gers – 32)
Collège Métropole
Cinq membres ont été élus parmi six candidats :
- Bruno Lambrechts (Lille – 59)
- Jean-Paul Durand (Lyon – 69)
- Mousshine Berrada (Paris – 75)
- Richard Tagarian (Aix en Provence – 13)
- Irène Dumontier (Yvelines – 78)
À lire également concernant le Congrès 2017 de l’UNT, notre article sur le 13e Salon des Taxis.
Quelques images de notre AG
Alain Griset au micro, lors de l’assemblée générale.