TAXIS : Ces mal-aimés à tort

L’UNT est un acteur qui compte dans la sphère économique. Son Président Alain Griset a répondu à une interview du magazine Capital, axée sur l’image des taxis dans différents pays. Un article à découvrir dans un numéro spécial, qui paraîtra à la rentrée.

Alain Griset a été interviewé par le magazine économique Capital sur l’image des taxis dans différents pays. Dans un premier temps, le Président a déploré les préjugés attachés à la profession. Présenté comme peu aimable et inattentif aux difficultés des étrangers, le chauffeur n’est guère épargné. « Mais il est vrai aussi que les mouvements sociaux de ces dernières années ont conforté l’opinion publique, notamment les récents événements qui ont exporté une image désastreuse des taxis parisiens sur la scène internationale », admet Alain Griset.

Interrogé sur le mauvais classement des taxis de Paris par rapport à ceux de New York, Londres ou Tokyo, le Président souligne que les situations ne sont pas comparables. « Pour les taxis parisiens, l’amplitude de travail est plafonnée à 11 heures, et seules 1 558 licences sont exploitées à temps plein (doublage) ».

Par ailleurs, la Région Ile-de-France et la Ville de Paris ont développé un réseau de transport sans commune mesure avec celui des autres métropoles : bus, métro, RER, Vélib’, Autolib’.

En outre, la zone des taxis de Paris est particulièrement étendue, couvrant quatre départements, les deux aéroports de la capitale et le Parc des expositions de Villepinte. « À New York par exemple, les « taxis jaunes » opèrent essentiellement dans le quartier de Manhattan », pointe Alain Griset.

L’Inspection générale des finances fait état de 17 770 licences de taxi et de 1 558 autorisations de doublage au 1er juillet 2015, soit l’équivalent de 19 328 véhicules pour 23 884 cartes recensées pour la zone des taxis parisiens. Le numerus clausus imposé aux taxis de la capitale tient compte de la démographie, de l’offre de transport en commun et de la volonté de réguler la masse de véhicules roulant sur la voie publique. « C’est l’une des raisons de la grogne des taxis parisiens, qui ont vu arriver des véhicules VTC ou LOTI, mais également illégaux, maraudant sur la voie publique sur leur zone de prise en charge », dénonce le Président.

Alain Griset s’attaque aussi au cliché qui veut que les taxis parisiens grognent plutôt que de parler. « La profession a été de tout temps – et est fière d’être – un métier d’insertion, accueillant les vagues successives d’immigration, les victimes de coups durs ou ceux qui ont choisi un métier faisant une grande place à la liberté individuelle. »

En 2009, elle a fait évoluer l’examen en incorporant une épreuve de français. Dans le cadre des groupes de travail initiés en mars 2016, l’ensemble des organisations professionnelles taxis et VTC s’est entendu pour faire évoluer encore l’examen afin de répondre aux exigences des usagers.

Concernant enfin le prétendu archaïsme des taxis, le Président rappelle que Le.Taxi, ce sont plus de 38 000 entreprises individuelles pour près de 60 000 conducteurs de taxis répartis sur l’ensemble du territoire français. Dans beaucoup de communes, les taxis se sont rassemblés dans des groupements radio ou coopératives pour faciliter la commande auprès des usagers. La géolocalisation des véhicules a jusqu’à récemment été exploitée entre les conducteurs et les groupements pour distribuer les courses auprès des clients. C’est notamment le cas de la G7 ou des Taxis bleus.

Interrogé sur la concurrence d’Uber et consorts, le Président souligne qu’il n’y a pas que les taxis qui soient concernés. « Les libraires avec Amazon, les hôteliers avec Airbnb. Il faudra une réponse politique forte à ces nouveaux phénomènes. Notre modèle sociétal est concerné. »

Alain Griset veut redorer l’image des taxis, qui, depuis toujours, « apportent un service de proximité que ce soit dans le transport privé de personnes, de malades assis ou d’écoliers ». « Depuis des années, les taxis multiplient les actions sur leur territoire, comme « Les taxis ont du cœur », qui existe pour redonner le sourire aux enfants. »

Aya ASSAS
Author: Aya ASSAS

SourceCapital
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